Les 3 sur la route d’Iguazu, en famille …

22 Avril 2017 : Le départ vers San José               Galerie Photos
170428-PuertoIguazu-Argentine (103) (Copier)Nous prenons la route vers midi dans notre voiture de location. Le coffre est bien plein, mais l’installation est assez confortable pour recevoir tout le monde et parcourir plus de 1500 km.
Au revoir Buenos Aires ! A bientôt Iguazu !170422-SanJose-Argentine (1) (Copier)On s’arrête pour déjeuner au bord de la route, dans un restaurant crasseux et vide de clients. Seul déjeune le personnel, qui a du mal à se lever pour nous installer, prendre notre commande et nous servir des plats, au mieux nourrissants. Ca commence bien !
On ne vous décrira pas les toilettes par pudeur …
La route est monotone : des champs de pâturage, d’arbres, à perte de vue, des rivières, des pêcheurs. On longe la rive occidentale du fleuve Uruguay, délimitant la frontière avec le pays Uruguay, dans la région de l’Entre Rios.
On fait un arrêt à Conception del Uruguay. La petite ville est animée aujourd’hui par un marathon-solidarité, très familial au vu des participants. L’épreuve est terminée, et tout le monde se repose sur la place principale, à l’ombre des grands arbres, et des beaux bâtiments anciens qui la borde.

On repart pour notre halte nocturne à San José, dans une cabane en bois à l’extérieur de la ville.
Les grandes baies vitrées sans rideau nous laissent profiter du coucher de soleil, et du lever le lendemain. C’est beau, mais ça réveille … Le matin suivant, ce sont des perruches qui nous salueront.

23 Avril 2017 : San José – Chajari
Nous partons en direction de Concordia, grande ville en bordure de l’Uruguay.
On fait le tour de la place principale, on visite la cathédrale, puis direction le port pour déjeuner en terrasse.

On découvre la dorade-pizza : une dorade grillée garnie de coulis de tomate, fromage fondu et olives.
Surprenant … à notre goût, ce n’est pas la meilleure façon d’accommoder une belle dorade, mais ici, ça a l’air d’être une spécialité !
Balade ensuite le long du fleuve marron de limon, et débordant sur les rives. Ici aussi, les pluies diluviennes sont tombées juste avant notre passage. Juste de l’autre côté du fleuve, c’est l’Uruguay.

Pourtant, beaucoup de familles profitent de ce beau dimanche ensoleillé pour pique-niquer. Et ils sont, bien entendu, tous avec leur casa de maté en cuir.
On essaye de capter la wifi pour lire les résultats du premier tour des élections. Tant bien que mal, nous arrivons à les obtenir. Malgré l’éloignement, nous ressentons la même appréhension que tout le monde quant à l’avenir de notre pays selon les résultats.
On veut visiter le château où a habité Saint-Exupéry pendant sa période argentine. Il est à l’intérieur du grand parc San Carlos, où plein de monde est venu passer son dimanche. Malheureusement, le château est fermé pour cause de journée internationale du livre ( !?).

Néanmoins, nous profitons des animations prévues pour l’occasion dans la cour du château : des lectures d’extraits du Petit Prince, pas facile en espagnol, et quelques belles danses folkloriques par la troupe de la ville. Louis-Marie se fait inviter par la plus souriante des danseuses pour quelques pas de passo.

Nous poursuivons notre route jusqu’à Chajari. Ville thermale. On passe une petite heure relaxante dans les eaux chaudes. Pendant ce temps, Françoise et Louis-Marie se reposent à l’hôtel de la longue route. On profite de la wifi de l’hôtel pour lire les réactions en France, après les résultats officiels du premier tour.
Nos ressentis sont mitigés entre la déception du score de MLP, et la satisfaction d’un renouvellement potentiel de la classe politique.

24 Avril 2017 : Chajari – Uruguaiana
L’étape du jour est Yapeyu (prononcer Chapechu : vous comprenez maintenant pourquoi l’Argentin Ernesto Rafael Guevara était appelé le Che ? Parce qu’il parlait avec l’accent argentin, et mettait des CH partout ! Ch’est déroutant au début, et puis on finit par ch’y faire…)
C’est un village mignon, plutôt pauvre, les rues défoncées en terre rouge, fier de son église jésuite et de sa figure locale et nationale : le général San Martin, fondateur de la nation, et dont la grande maison est autour de la place du village, mais fermée pour travaux.

Nous déjeunons au bord du fleuve dans un complexe hôtelier complètement vide. Le repas est sommaire et on ne sait pas quelle viande nous est proposée, mais le lieu en pleine nature est agréable.

On dort au Brésil, à Uruguaiana, dans une belle maison d’hôte. Le couple est charmant et accueillant.

Dîner comme à la maison et soirée cartes à 5.
L’entrée au Brésil est surprenante, car nous n’en n’avons plus l’habitude : aucun contrôle, aucun visa, personne. On a l’impression de frauder !

25 Avril 2017 : Uruguaiana – San Ignacio
On part vers San Ignacio pour visiter les missions jésuites.
On fait une halte à Santo Tome, mais la ville est peu intéressante.
C’est la région de culture du maté. On peut voir des champs plus ou moins organisés tout le long de la route. La région est également complètement inondée. Seuls ressortent les grandes forêts d’arbre artificielles, car c’est aussi une région de bois.
Journée pas très intéressante globalement. Jonas est malade, il a un gros rhume. Il pleut toute la journée. On roule pour traverser en largeur la région de l’Entre Rios et se retrouver le long de l’autre fleuve qui la borde de l’autre côté : le fleuve Paranà.
Arrivés à San Ignacio, on s’installe dans un complexe hôtelier, au bord du fleuve, et au milieu de la forêt tropicale. C’est un peu cahoteux pour y accéder car, comme souvent, les routes ne sont que des pistes. Mais on peut compter sur le chauffeur Alain pour nous amener à bon port et sans abimer la voiture.

26 Avril 2017 : Les missions jésuites
Le soleil est à nouveau au rendez-vous. Après l’école, et un nouveau tour du club aujourd’hui illuminé, nous partons dans la forêt tropicale, dans le parc d’Osununu.

Les chemins sont très humides et boueux. Jonas va mieux, et s’en donne à cœur joie à jouer à l’aventurier devant ses grands-parents. Nous nous séparons car les pentes s’accentuent. Pendant que Françoise et Louis-Marie retournent à la voiture, nous parcourons quelques kilomètres dans la forêt, puis montons 300 marches pour rejoindre un beau point de vue sur le fleuve Paranà.

A l’heure du déjeuner, nous rejoignons la ville, et les abords des ruines de la mission jésuite de San Ignacio Mini.
Grace à plusieurs époques de restauration, (1940 – 2010), les ruines présentent un aspect bien représentatif de ce que furent les missions (réductions de société) du 16ème au 18ème siècles sous la domination espagnole.
4500 indiens Guarani et quelques prêtres jésuites y vivaient, selon l’histoire en harmonie. (Voir ou revoir Mission avec De Niro !)
Les murs de grès local rouge, l’herbe verte, sous un beau ciel bleu, c’est aujourd’hui une belle palette de couleurs.

Nous partons ensuite pour les ruines de Santa Ana. Le schéma de la réduction est strictement identique. C’est également ce même arrangement que l’on retrouve dans les villages : place centrale et Eglise / Restaurants / Bâtiments administratifs autour de la place.
Bon, ici, pas ou très peu de restauration. L’intérêt est bien moindre. Nous retournons en fin d’après-midi à San Ignacio Mini pour un spectacle de sons et lumières dans l’enceinte des ruines.

Bien fait et intéressant. Des hologrammes et des films projetés sur les murs restaurés. La musique d’époque accompagne les textes narrant l’histoire des missions. Bonne traduction en français en direct avec les audioguides. On a un peu froid mais sommes contents de notre journée.

27 Avril 2017 : Puerto Iguazu
Nous poursuivons notre route le long du fleuve Paranà. On s’arrête à MonteCarlo pour déjeuner dans un resto qui nous change des Milanese Papas fritas … Ici, des crudités et un succulent gigot d’agneau nous régalent avec un bon petit verre de vin argentin !
La végétation change. La forêt est de plus en plus dense et les essences tropicales. Avec le soleil, les couleurs sont magnifiques.
Arrêt à Wanda pour visiter des mines de pierres semi-précieuses. Les géodes formées par un mélange de gaz et de minéraux, dans la lave en fusion transformée en basalte, apparaissent à l’air libre dans une première mine à ciel ouvert. On entre ensuite dans les mines souterraines, en cours d’exploitation.

Nous n’avions tous jamais visité ce genre de mines, ni étudié de près ces processus de formation de ces pierres. Nous sommes donc tous surpris et ravis de cet intermède.

Certaines géodes sont immenses, 1m de long, et peuvent nécessiter une semaine de travail à la pioche pour les extraire de la roche. Ici se trouvent améthystes, cristals de roche, topazes, agathes, … Françoise passe un peu de temps à la boutique pour offrir des boucles d’oreilles à ses filles.

28 Avril 2017 : Les Chutes d’Iguazu côté Brésilien
Après l’achat de nos billets de bus pour la prochaine étape, Salta (25heures de bus …), nous partons pour le Brésil, au bout de la petite ville, et le Parque d’Iguazu.
Waouh ! Grandiose, Merveilleux sont les mots qui nous viendront à la bouche tout au long de ces jours passés ici.
Du côté brésilien, on admire l’ensemble des chutes. On se promène en face le long des 3kms de chutes.

170428-PuertoIguazu-Argentine (175) (Copier)
Mais sur le site de la Gargantua del Diablo, la bouche du diable, des passerelles nous amènent au plus près des chutes, au-dessous de l’eau quand elles tombent de 70-80m de haut. Nous sommes joyeusement mouillés !

Les chutes comptent entre 150 et 270 cascades vertigineuses, selon la saison et les intempéries.
Elles sont marrons de limon suite aux récentes grosses pluies, et de nombreux arcs-en-ciel les surplombent.

170428-PuertoIguazu-Argentine (177) (Copier)
La chute la plus haute fait 82m de haut, et les grondements sont tonitruants et assourdissants.
Nous pique-niquons de sandwiches bien mérités, car le site est immense, et les marches longues.
Dans nos pattes, de nombreux coatis au museau allongé viennent chercher à manger. Ils sont mignons, mais dangereux car leur morsure peut faire très mal. Attention donc !

Puis nous partons pour le parc des oiseaux, toujours du côté brésilien, en pleine forêt tropicale. 600 espèces d’animaux. On adore les toucans, les perroquets, les ibis rouges, et le casoar, autruche préhistorique !

170429-PuertoIguazu-Argentine (1) (Copier)La ballade forestière est agréable et forcément colorée.
Nous rentrons fatigués, mais très heureux de notre journée mémorable.
Après une partie de ping-pong, diner d’empanadas maison.

 

29 Avril 2017 : Les Chutes d’Iguazu côté Argentin
« Du côté brésilien, on les admire, du côté argentin, on les vit. » C’est ce qui se dit ici. Et ça se vérifie.
Les parcours dans le parc sont très bien organisés et agencés. On commence par le site le plus éloigné, la Gargantua del Diablo.
On prend le train, car c’est à 3km de l’entrée. Le chemin piéton longe les voies ferrées, alors aucun regret d’économiser nos jambes. Les autres chemins piétons obligés pour tous les autres sites étant beaucoup plus longs.

On avance vers les points d’intérêts sur des passerelles au-dessus de l’eau. On arrive au milieu de la largeur du fleuve, au niveau même de la chute, en face d’hier. C’est très impressionnant, et le bruit est assourdissant.
Avant de reprendre le train, nous pique-niquons, et on revient pour le chemin supérieur, plus pratique à faire pour Françoise et Louis-Marie.
Encore un nouveau point de vue. On arrive, avec les passerelles, à atteindre des endroits impensables, au plus près des zones de chutes d’eau, comme suspendus au-dessus du vide.

Puis nous laissons les parents se reposer pour faire le chemin inférieur. Il longe le précédent, mais sous les chutes. C’est, comment dire, pluvieux ! On embrasse du regard l’ile Saint-Martin, et l’ensemble des chutes.
Waouh !

On rentre après avoir fait au bout du compte nos 10km de marche, et des souvenirs pour une vie !
Le site mérite bien le titre de Merveille du monde !
C’est la dernière soirée à passer ensemble, déjà.
Dans la tradition familiale, Jonas et Alex nous proposent un petit spectacle : l’extrait sur la langue paternelle de la pièce Moustique, de Fabien Arca, étudiée pendant les séances d’école. Bravo à nos 2 acteurs !

30 Avril 2017 : Au-revoir et Salta
Nous amenons François et Louis-Marie à l’aéroport de Puerto Iguazu. Les au-revoir sont humides.
Ces 2 semaines passés ensemble ont été super. Merci à vous deux de nous avoir rejoint, et d’avoir partagé notre aventure. A bientôt, dès cet été !
170430-Salta-Argentine (Copier)C’est ensuite parti pour une longue journée et une nuit de bus vers l’ouest de l’Argentine et Salta, au pied de la Cordillères des Andes.
Le trajet se passe très bien, malgré les 25heures de bus, à part à Corrientès, où, à 50m du terminal de bus, où l’on doit s’arrêter pour déposer et prendre des gens, on entend un gros bruit de vitre brisée et des cris de femme.
Un voleur vient de briser une vitre avec un caillou, et a plongé son bras pour prendre le sac d’une pauvre dame. Les chauffeurs n’avaient jamais vu ça. Il faut vraiment être bien malheureux pour en arriver à être capable d’imaginer et réaliser une telle action en 5 secondes, car nous venions d’arriver au feu rouge.
L’Argentine vit des moments difficiles, c’est certain. 35% d’inflation annuelle rend la vie dure à ses habitants les moins nantis, et on voit souvent des manifestations dans les journaux télévisés (la télévision est souvent présente dans les restaurants).

Pourtant, à part cet incident et la cherté de la vie, nous avons réellement beaucoup apprécié l’Argentine, ce pays immense, aux paysages, cultures et habitants si différents du sud au nord, de l’ouest à l’est. La Patagonie, ses montagnes, ses steppes, ses paysages fabuleux et ses treks, la côte atlantique et sa faune, Buenos Aires, la parisienne, le nord tropical amazonien, et l’ouest, porte de l’empire Inca.
Nous avons adoré rencontrer la famille Bricart et bien sûr, retrouver Françoise et Louis-Marie, parents et grands-parents, et partager avec eux un bout de notre aventure, avec une émotion toute spéciale.
Nous leur laissons le mot de la fin :
« Deux semaines en Argentine, c’est une découverte d’un continent inconnu, d’un pays avec son histoire et des habitants très sympas. Quel bonheur de vivre ces moments-là et d’être accueillis par nos enfants et notre petit fils Jonas qui font le tour du monde. Cette expérience nous fait « grandir » grâce à nos enfants. Les rôles sont inversés ! Nous avons beaucoup de chance et nous souhaitons à tous les parents, grands-parents, actuels et à venir, cette expérience unique.
A Buenos Aires, nous avons plus particulièrement apprécié le quartier de la Boca, la soirée tango, la ville de Tigre et l’ambiance d’un match de foot de l’équipe Boca junior dans son stade de « la Bonboniera ».
Sur la route entre la capitale et Iguazu, on a apprécié la visite d’une mine de pierres semi précieuses et des missions jésuites.
Nous avons longé les fleuves Uruguay, Parana et Iguazu au carrefour de 4 pays : Argentine, Brésil, Paraguay et l’Uruguay.
Et, pour finir en beauté, après 1500 km en voiture, les chutes d’Iguazu : fantastiques, grandioses, magnifiques …, sous un beau soleil. »

6 réflexions sur “Les 3 sur la route d’Iguazu, en famille …

  1. Waouh Iguazu ! Magnifique ! Elles ont l air
    bien plus larges que les chutes Victoria au Zimbabwe ! Meme si la hauteur est aussi impressionnante
    Ca donne envie d aller en argentine meme si apparemment vous avez malheureusement vu du désarroi …
    Sinon en France, OUI, on a poussé un premier ouf après ces élections attendons la suite.

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  2. Il faudrait quand même que vous comptiez le nombre d’heures de bus que vous avez faites sur le voyage… là vous écrivez deux fois 25 heures de bus comme si vous faisiez des trajets d’une heure…

    Aimé par 1 personne

  3. Après avoir vu ces chutes d’iguazu par procuration à l’automne dernier lorsque ma soeur et ma mère y étaient, je remets ça avec grand plaisir. Certainement une destination future pour voir cette merveille de mes propres yeux !!

    Aimé par 1 personne

  4. Wahou ! Encore une destination à ajouter sur ma liste.
    Pensées affectueuses à tes parents Alex qui , ont bien raison, ils ont bien de la chance d’avoir vécu un petit bout de votre aventure.
    J’ai reçu avec émotion leur témoignage.
    Bisous à tous

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